Observatoire KPMG des EHPAD 2014 : un modèle à réinterroger

16 juillet 2014

Des clients plus exigeants et branchés

Après l'édition 2013 sur les coûts en EHPAD (Etablissement pour personnes âgée dépendantes), le groupe français d’audit, de conseil et d’expertise comptable KPMG publie les travaux 2014 de son observatoire des EHPAD.

Trois questions à Sandrine Demesse, associée KPMG et porte-parole de l’Observatoire 2104 des EHPAD.

Agevillage : Quels sont les objectifs de cet Observatoire ? Pourquoi ne parle-t-il que des établissements publics et PNL (privés à but non lucratif) ?
S.Demesse (KPMG) : notre observatoire des EHPAD apporte un éclairage factuel, chiffré et argumenté sur les enjeux du marché. Il permet à nos clients et futurs clients de se comparer entre eux (coûts de la restauration, de la blanchisserie, des restructurations...). Cette publication valorise la réalité de notre expertise métiers sur ce secteur des EHPAD.
Nous intervenons dans tous type d'EHPAD mais les acteurs privés commerciaux n'ont pas souhaité participer à notre Observatoire pour des raisons de confidentialité des informations, et ce malgré nos garanties (secret professionnel).

Agevillage : Quels sont les principaux enseignements de l'édition 2014 ?
S.Demesse (KPMG) : l'édition 2014 ne nous a pas surpris mais conforté dans les constats que partagent les professionnels des EHPAD à savoir une augmentation du besoin en soins des résidents (Augmentation GMP de 658 en 2010 à 679 en 2012) et des contraintes financières de plus en plus difficiles (évolutions faibles des prix de journées, clients/résidents ne pouvant supporter d'augmentations lourdes).
L'Observatoire retient que de nouvelles générations de résidents arrivent en EHPAD, demandant des prestations plus personnalisées et le Wifi dans leur chambre.

Agevillage : Dans un environnement financier contraint, l'EHPAD va devoir se ré-inventer. Qu'entendez-vous par là ?
S.Demesse (KPMG) : les besoins des résidents, de leurs proches augmentent (nouvelles technologies), les normes se cumulent (énergie, sécurité, accessibilité) et les moyens financiers pour y répondre sont très contraints. L'EHPAD va devoir s'ouvrir à de nouvelles ressources locales comme les bénévoles, les volontaires et conventionner avec les acteurs métiers de proximité (CH, équipes mobiles, HAD…).
Les pouvoirs publics aussi vont devoir ré-inventer leur modèle de tarification, pour aider l'EHPAD à évoluer en plateforme de services au sein de la filière gérontologique. Les expérimentations PAERPA (parcours de soin des personnes âgées à risque de perte d'autonomie) vont dans ce sens (ndlr. tout comme le dernier rapport Piveteau, ceux de l'HCAAM).
Mais les mentalités sont difficiles à faire évoluer : il est compliqué de lâcher des places chèrement acquises et de passer de tarifications en tuyau d'orgue vers la tarification de réponses nouvelles, liées les unes aux autres.
Par ailleurs, notre observatoire KPMG des Ehpad n'évalue pas aujourd'hui la qualité du prendre soin, qui, on le sait, peut varier fortement d'un EHPAD à l'autre pour un budget équivalent. Un prochain chantier à ouvrir.