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GAG38 : Le blog de l'asso des animateurs géronto de l'Isère
30 juin 2014

Animateur et militant : il faut les deux ?

Lu sur le Forum du GAG ce message du GAG posté le 26 juin en réponse à différentes questions : Animateur : un emploi d'avenir ? En devenir ?

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"Votre point de vue est très intéressant, car réfléchi et reposant une analyse conjuguant l'expérience et la pratique. On perçoit une distinction nette entre compétences et émotions, ce qui permet de poser des bases saines pour un échange.

Une bonne partie de vos constats, ou du moins des impressions que vous nous livrez, sont justes. Oui, il n'est pas simple de donner de donner la pleine mesure à notre fonction d'animateur car nous avons tous des limites personnelles (formation, personnalité, expérience...) et les publics ou nos contextes d'interventions sont complexes et hétérogènes.

Sur l'aspect militant, votre regard est aussi intéressant. Il induit une question : qu'est-ce qu'être militant aujourd'hui ? Pour être totalement objectif sur ce sujet, soulignons déjà qu'il est plus compliqué d'être "militant" en 2014 qu'en 1970 par exemple. Le dynamisme économique, le plein emploi, la sociologie, les mentalités sont différentes. Aujourd'hui,  un assoupissement des consciences (par contraste avec l'effervence de 1968 par exemple, même s'il faut aussi être conscient que 100% des français n'étaient pas impliqués non plus !)  conjugué à une conjoncture économico-sociale très fragile ne facilitent pas l'expression spontanée d'un militantisme très actif. Plus spécifiquement pour les animateurs, entendez bien aussi que les contenus des formations d'animateur ont sensiblement évolué depuis. Échanger avec un animateur formé en 1970 sur son cursus et son rapport avec ses employeurs peut sembler déroutant pour un jeune fraîchement diplômé ! L'idée n'est pas de dire qu'il y a moins de personnes convaincues et engagées "qu'avant",alimentant ainsi la fameuse rengaine de la stigmatisation aveugle de  la jeunesse, entretenue sans discontinuer depuis  l'Antiquité... L'environnement change en permanence, les nouvelles générations n'ont pas moins ou plus de qualité que les précédentes, elles "grandissent" simplement dans des contextes différents qui ont un impact fort sur les rapports des individus à la société. Donc, le positionnement de l'animation et des animateurs se doit d'être interpelé en permanence, non pas pour "faire comme avant", mais pour entreprendre ce que le présent nous dit de faire pour qu'aujourd'hui et demain la considération de l'être l'humain et la la qualité du vivre ensemble restent au cœur de nos préoccupations 

Pour ce qui est de l'aspect pédagogique, nous confirmons qu'il n'est pas simple de faire vivre l'interprofessionalité et de composer avec le nombre élevé d'attentes que nous suscitons ou que nous portons. Un constat simple est à rappeler cependant : la profession reste jeune ! L'étape qui est acquise, c'est la reconnaissance et la structuration : statuts, grilles, charte, littérature, presse professionnelle, etc... Pour autant, les chantiers sont nombreux pour pouvoir donner notre pleine mesure.

Nos pistes ? Elles correspondent en grande partie aux axes développés dans le Livre Blanc, faisant écho au développement de notre concept de non-traitance : les animateurs doivent devenir de plus en plus nombreux, la qualification et la professionnalisation doivent se poursuivre, nous devons utiliser des outils coopératifs et interprofessionnels, développer les postes de cadres pour appuyer nos demandes de moyens, donner plus de portée à nos stratégies, faire évoluer nos références pour être à l'écoute des personnes et ne pas penser pour elles, poursuivre et concrétiser le vœu d'animer des humains vivant sur un territoire et non un établissement (qui lui est composé de murs et de matériaux "insensibles"...) ou  encore participer à l'évolution du rapport soignant/soigné en construisant des dispositifs co-construits et pertinents.  

Ce que vous avez identifié, ce ne sont pas pour nous des limites insurmontables. C'est un diagnostic que nous partageons en bonne partie et qui oriente toutes nos démarches en cours ou à venir. La concrétisation passera par la création d'un centre de ressources et d'expertises, avec des salariés qui auront pour but de transformer ces objectifs en réalité. Actuellement, notre dynamique touche du doigt ses limites car nos disponibilités sont limitées (nous sommes tous bénévoles et ceux qui sont de "jeunes retraités" ont des emplois du temps très chargés aussi...).  Notre finalité : poursuivre notre affirmation d'acteur incontournable du secteur, participant à l'évolution positive de l'accompagnement des personnes âgées en France, en permettant une réelle prise en compte de l'aspect social dans son ensemble. Notre objectif n'est pas corporatif, mais la conséquence sera une valorisation de l'animation dans son ensemble. Une animation qui doit poursuivre son évolution, son affirmation, sa professionnalisation, donner des axes claires et les évaluer.

Pour faire écho au titre de la publication, nous sommes persuadés au GAG que notre métier a de l'avenir. Les besoins et les attentes du public sont énormes, les moyens nécessaires pour une mise en œuvre efficace sont relativement modestes en comparaison. Ne nous faites pas dire ce que nous n'avons pas dit : le secteur ne va pas créer des dizaines de milliers de postes en quelques mois. Des animateurs continueront de se former sans avoir l'assurance de trouver des postes rapidement et proche de chez eux. Mais ce n'est pas une caractéristique propre à l'animation, c'est le cas de l'immense majorité des professions actuellement.

 Par contre, il est nécessaire que nous poursuivions notre évolution en évitant de nous focaliser seulement sur la construction d'un programme d'activités. Dans ce cadre, nous serons toujours vulnérables, d'autres que nous pouvant participer au "remplissage" d'une grille ou d'un temps donné. Par contre, nous sommes les plus efficaces pour développer des projets, dynamiser les échanges avec les territoires, tisser des liens avec le domicile, soutenir la mise en place des projets personnalisés (avec l'aspect mutualisation interprofessionnelle) ou accompagner les familles et les bénévoles pour améliorer le vivre ensemble. Notre militantisme de 2014, il est inscrit dans cette démarche : tout mettre en œuvre pour que les énergies du terrain et des orientations plus institutionnelles se rencontrent. 

Pour cela, c'est l'ensemble de la profession qui doit activer la fonction "coordination de nos efforts et des nos actions" inscrite dans notre ADN d'animateur. Se plaindre seul est inutile, même nous pouvons tous l'entendre. Vouloir remuer des montagnes seul, c'est épuisant et souvent vain. Travailler ensemble, intégrer cet aspect réseau dans son travail quotidien , c'est peut être fatiguant, mais au moins, ça peut s'avérer très utile ! 


Cordialement,

_________________
Le GAG
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