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GAG38 : Le blog de l'asso des animateurs géronto de l'Isère
31 décembre 2014

Suicide des vieux

Agevillagepro
Edito : prévenir le suicide des vieux pour prévenir le suicide des jeunes

Les actualités se suivent et se télescopent parfois de manière étonnante. Après les chiffres alarmants de l'Observatoire du suicide, concernant notamment les personnes âgées, voici les recommandations du rapport Claeys et Leonetti sur la fin de vie. Et cette semaine, un médecin nous présente son mémoire sur le suicide des aidants dits naturels de personnes malades Alzheimer.

Annie de Vivie

On ne le sait sûrement pas assez, mais prévenir le suicide des plus âgés permettrait aussi de prévenir celui des plus jeunes. Les travaux de Marguerite Charazac-Brunel, psychanalyste, ont montré l'impact négatif pour les jeunes générations du suicide d'un aïeul.
On continue de tergiverser quant aux moyens à attribuer à une véritable politique d'intégration des personnes les plus âgées dans notre société, avec des services de compensation du handicap dignes de ce nom, et ce jusqu'au bout de la vie (services de soins palliatifs insuffisants, formations des professionnels de santé insuffisantes). Notre société âgiste se mobilise peu pour lutter contre le suicide des plus âgés. Se mobilisera-t-elle si le message finit par passer que les risques sont élevés pour les plus jeunes ? Alors réfléchissons, comme on le fait à Montluçon, à la place que les vieilles personnes occupent parmi nous, aux aides que nous pouvons mettre en oeuvre avec elles, pour elles, mais aussi pour leurs aidants et leurs familles.

La prévention du suicide des jeunes passe aussi par une vieillesse, debout jusqu'au bout. On sait que c'est possible. De nombreuses initiatives et labels existent, qui gagneraient à être connus, soutenus, dupliqués. C'est un enjeu de santé publique, un enjeu de société.

 

Annie de Vivie, fondatrice d'Agevillage.com
mis à jour le 15/12/2014

 Mémoire sur le suicide des aidants naturels de malades Alzheimer : questionnement éthique (*)

Des chiffres alarmants

Le docteur Laurent Boudet a choisi de traiter de la question du suicide chez l'aidant naturel de patients souffrant d'une maladie d'Alzheimer pour son mémoire du DIU "Ethique et Pratiques médicales" de la faculté de Médecine de Nice-Université. 12 000 personnes se suicident chaque année dont 3500 personnes âgées (voir la dernière étude de l'Observatoire du suicide)Face au suicide de deux aidants dans un EHPAD où il intervient, il a questionné les pratiques, les études, les réflexions.

Il regrette le peu de données chiffrées sur le suicide chez les aidants naturels. Une étude réalisée aux USA et en Australie auprès de 120 aidants atteste que 26% (Un sur quatre) avaient envisagé de ce suicider dans l'année qui précédait. Le Dr Boudet constate que les professionnels des EHPAD notamment ont peu l'occasion de s'interroger sur la situation des aidants des personnes accueillies. Ils sont dans l'agir, les actes qui se succèdent.

Ils peuvent constater une implication parfois excessive de l'aidant (présence de 1h30 à 2h30 par jour selon France Alzheimer - étude de 2010), une attitude sacrificielle, jusqu'à l'épuisement... mais peu d'espaces de parole existent pour parler ces réalités, les souffrances vécues (conflits familiaux, sentiments de culpabilité), avoir du temps pour l'accueil des aidants, le projet d'accompagnement personnalisé de l'aidé... Le suicide est tout de même un indicateur de l'état de nos sociétés et des rapports interindividuels. La France est particulièrement mal placée en Europe.

Le suicide des aidants : une question individuelle mais aussi collective, souligne le Dr Boudet.

 

AdV
mis à jour le 15/12/2014

1 réaction affichée dans cet article

Et les aidants familiaux à domicile.....

Je rêve ou quoi ??? Lorsque je lis… : « Les médecins dans les EHPAD peuvent constater une implication parfois excessive de l'aidant (présence de 1h30 à 2h30 par jour selon France Alzheimer - étude de 2010), une attitude sacrificielle, jusqu'à l'épuisement.. ». Sans vouloir minimiser la présence des aidants familiaux proches de leur parents qui vivent en EHPAD, je me pose la question de savoir si les professionnels des EHPAD, les médecins, sont parfois allés dans les familles observer quelle implication l’aidant peut avoir auprès de son parent malade : excessive 1h30 à 2h30, comment alors définir une implication de 24 heures sur 24, et 7 jours sur 7, attentifs et présents le jour, éveillés et inquiets la nuit…. Et à ceux-là il n’est offert qu’1h30 à 2h30 de répit par jour par la présence d’infirmière ou d’aide à domicile. Il est grand temps, si l’on considère qu’une présence de 1h30 à 2h30 par jour est excessive et que l’on souhaite pour le bien des malades et l’intérêt des finances publiques le maintien à domicile, que l’on se pose la question du burn-out des aidants familiaux. Quant à l’accompagnement de ces personnes aidants, n’oublions pas l’investissement fort de France Alzheimer dans sa démarche d’aide aux aidants, par son site (sans oublier celui d’Agevillage bien évidemment) par ses sessions de formation à l’intention spécifique des aidants familiaux, par ses rencontres type cafés mémoire, bistrots mémoire, etc…
Que les médecins de familles, que les infirmières à domicile, que les aides soignantes, que les aides ménagères….. qui côtoient ces familles et qui sont proches de ces aidants, tirent ensemble la sonnette d’alarme sur l’implication excessive et obligatoire de ces aidants à domicile.

18/12/2014 00:12 par Michel B.

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